LACHAUX (63) 09.12.2023

Résumé
Multiples observations et enregistrements sur une caméra de vidéosurveillance de flashs lumineux à basse altitude ; aucun bruit entendu : observations d'éclairs lointains.
Description

Le 21 octobre 2022, deux témoins à Lachaux (63) constatent, sur les enregistrements d'une caméra de vidéosurveillance, la présence d'un Phénomène Aérien Non identifié (PAN) caractérisé par de puissants flashs lumineux au loin, généralement orientés vers le nord.
Ces flashs sont observés à plusieurs reprises :
le 8 novembre 2022 entre 18h15 et 20h15,
le 8 mars 2023 entre 21h45 et 22h30,
le 9 mai 2023 entre 21h30 et 22h00,
le 9 décembre 2023 entre 19h30 et 21h30.

Les phénomènes lumineux observés présentent des caractéristiques constantes : une couleur blanche selon le témoin (T2) et une teinte plutôt orangée selon le témoin (T1), visibles en direction du nord-ouest, du nord ou du nord-est. Le PAN est également observé à l'œil nu et enregistré avec le téléphone portable de T2 le 9 mai 2023 et le 9 décembre 2023. Aucun bruit n'est détecté ni par les témoins ni par le système de vidéosurveillance.


Après consultation des archives météorologiques relatives aux impacts de foudre en France aux dates et horaires des observations, il est constaté qu'à chaque fois, un orage est présent, généralement situé au nord des témoins, à une centaine de kilomètres de distance (voir le compte rendu d'enquête).
Cela nous oriente naturellement vers l’hypothèse d’observations d’éclairs lointains associés à ces orages, dont l’éloignement empêche le tonnerre d’être entendu par les témoins ou enregistré par le système vidéo.
L'expert en foudre et orages du GEIPAN est consulté et indique que :
- le tonnerre peut être entendu jusqu'à une distance moyenne de 30 à 40 km, et parfois jusqu'à 70 km pour les éclairs les plus puissants, ce qui est inférieur à la distance séparant les témoins des orages observés.
- un observateur situé en hauteur avec une vue dégagée (ce qui est le cas des témoins en direction du nord) peut voir les éléments du paysage lointain éclairés par ces éclairs, notamment la crête d’arbres des hautes collines situées à la limite des départements du Puy-de-Dôme et de l’Allier, voire les éclairs eux-mêmes à basse élévation, jusqu'à une distance de 150 à 200 km. L'effet produit est celui d'un puissant flash à l'horizon, similaire à ce qui est visible sur les vidéos des PAN.
- certains observateurs, en présence de tels éclairs, parleront d' « éclairs de chaleurs », une dénomination incorrecte puisqu’il s’agit simplement d’éclairs se trouvant trop éloignés de l’observateur pour que le tonnerre soit audible, exactement comme dans le cas des témoins.
- notons cependant, que les éclairs se produisant entre les nuages ne sont pas répertoriés par le système d’enregistrement d’impacts de foudre, qui ne répertorie que les éclairs entre le sol et les nuages.
Un point d'incertitude subsiste toutefois concernant l'observation du 08 mars 2023, où les orages étaient respectivement à l’ouest (donc pas dans la bonne direction) pour l’un et trop éloigné, à environ 200 km de distance, pour l’autre. De même , pour l'observation du 09 mai 2023, à l'inverse, les orages étaient proches des témoins, à moins de 10 km de distance. Ceux-ci auraient donc normalement pu les reconnaître comme tels.


Le GEIPAN classe le cas en « A » : observation d’éclairs lointains.