Le 4 octobre 2025 à 3h00, le témoin principal (T1) entame l'ascension du Piton de la Fournaise (La Réunion) depuis le refuge du volcan, accompagné de trois personnes, dont un second témoin (T2), pour assister au lever du soleil depuis le sommet. A environ deux tiers de l'ascension, sous un ciel parfaitement dégagé, T1 s'éloigne brièvement du groupe et aperçoit un objet lumineux se déplaçant dans le ciel. Le phénomène est observé pendant 2 à 3 minutes. L'objet suit une trajectoire horizontale, de gauche à droite, avant de disparaître à l'horizon. Sa luminosité, initialement blanc-jaune, évolue vers un jaune plus soutenu, sans clignotement, et laisse derrière lui une traînée visible. T1 estime sa vitesse apparente plus rapide qu'un avion mais inférieure à celle d'une étoile filante. Vers la fin de l'observation, il distingue deux sources lumineuses très proches, suggérant une éventuelle séparation en deux éléments progressant sur la même trajectoire. T1 et T2 photographient le phénomène, produisant six images exploitables sur lesquelles l'objet apparaît clairement.

La consistance* est bonne : bien que seul T1 ait déclaré l'observation au GEIPAN, les photographies recueillies ont pu être analysées et ont fourni des éléments complémentaires, permettant notamment de reconstituer avec une grande précision la trajectoire du PAN.
*Selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
L'étrangeté perçue par T1 est faible : il estime que l'observation correspond probablement à un phénomène rationnel et identifiable, possiblement répertorié dans une base de données astronomique ou spatiale, compte tenu de la durée et de l'amplitude visuelle de l'objet. Ne parvenant toutefois pas à l'identifier, il en a informé le GEIPAN. L'étrangeté demeure également faible après analyse, le phénomène ayant été identifié au terme de l'enquête. 

L'hypothèse d'un « bolide » (type météorite) est hautement improbable, la durée d'observation et la vitesse apparente du PAN étant incompatibles avec ce type de phénomène.
A l'inverse, les caractéristiques décrites (durée d'observation de l'ordre de deux minutes ou plus, vitesse intermédiaire, trajectoire régulière, traînée lumineuse blanche/jaune, séparation en deux sources proches, observation à l'aube vers la zone de lever du Soleil) sont typiques d'une rentrée atmosphérique artificielle qui serait visible depuis La Réunion.
Les données obtenues auprès du Centre Opérationnel de Surveillance de l'Espace du CNES (COSE) indiquent qu'un satellite, en phase d'entrée dans l'atmosphère, correspond aux données d'orbitographie, le Starlink® 2437 (annexe 1). La trajectoire reconstituée à l'aide des données ne correspond toutefois pas exactement à celle reconstituée à partir des photographies du témoin (annexe 2).
Pour un Starlink® situé à environ 160 km d'altitude, juste avant la désorbitation finale, le frottement atmosphérique est déjà très fort, la trajectoire se tord par rapport au modèle de prédiction « Kepler + freinage moyen ». Un petit écart sur la densité atmosphérique utilisée par les outils de simulation et la réalité peut se traduire par des dizaines de kilomètres d'erreur le long de la trajectoire et donc des dizaines de secondes et quelques degrés d'écart apparents vus du sol. 

Le GEIPAN classe le cas en « B », probable entrée atmosphérique d'un satellite Starlink®.