FREJUS (83) 13.07.1979

Résumé
Observations des évolutions silencieuses dans le paysage montagneux de l'Esterel d'un objet sphérique très lumineux : probable observation d'un ballon Mylar.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SAINT-RAPHAEL (83) 1979 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d'enquête).
Le 13 juillet 1979 à 13h10 deux témoins (T1 et T2) travaillant à la vigie du mont Vinaigre dans le massif de l'Esterel sur la commune de Fréjus (83) sont intrigués par les évolutions d'un objet sphérique très lumineux dans le paysage. Lors de leurs dépositions en gendarmerie, un croquis est établi et montre les déplacements successifs de cet objet (voir le PV de gendarmerie). Le T2 utilise des jumelles et décrit un objet qui descend à la verticale d'un nuage, descend de la colline par saccades, passe d'une colline à l'autre, faits des arrêts, et enfin remonte et disparaît dans un nuage. Aucun autre témoignage ne sera recueilli. Les services radars contactés par la gendarmerie n'ont rien détecté.
Les conditions météorologiques au jour et à l’heure de l’observation sont un facteur clé nous permettant de comprendre et d’expliquer les déplacements complexes du PAN, qui formaient l’essentiel de l’étrangeté du cas.
Ces conditions, à savoir un vent maximal observé de 34 nœuds avec un écoulement de l’air turbulent dans la zone, se sont produites dans une zone au relief accidenté. Or, il suffit d’un vent minimal de 10 à 15 nœuds pour qu’un ballon plus léger que l’air, comme par exemple un modèle en nylon métallisé (souvent nommé « ballon Mylar »), suive un déplacement irrégulier horizontalement et verticalement. L’impossibilité (pour tout témoin) de percevoir correctement la distance d’un phénomène inconnu, peut conduire à surévaluer les distances et donc les vitesses de déplacements à partir des déplacements angulaires (les seuls réellement perçus par les yeux), et ainsi à accroitre l’étrangeté du perçu (saut rapide d’une colline à une autre, arrêt intelligent au-dessus de la nationale.)
Ces ballons Mylar, peuvent être gonflés à l’air mais le plus souvent à l’hélium et peuvent alors voler entre deux semaines et deux mois, transportés au gré des vents locaux.
De tels ballons existent depuis la fin des années 70 et sont souvent de forme circulaire ou ovoïde, parfois agrémentés d’un dessin fantaisie.
La visibilité de ce type de ballon est favorisée par leur enveloppe aluminée qui réfléchit fortement la lumière solaire, leur forme n’étant vraiment discernable qu’à une plus courte distance.
Par ailleurs, cette forte réflexion de la lumière solaire couplée à la distance d’observation ne permet pas de distinguer ni l’éventuel dessin fantaisie ni l’appendice permettant le gonflage.
En conséquence GEIPAN classe le cas en B : observation probable d’un ballon Mylar.