PONCEY-SUR-L'IGNON (21) 04.10.1954
Résumé
Observation de plusieurs phénomènes en deux jours sur une même commune : manque d'information.
Description
Les 02 et 04 octobre 1954 plusieurs personnes de la commune de Poncey-sur-l'Ignon (21) vont être témoins de phénomènes qui les intriguent. Le PV fait état des deux séries d’évènements distincts dans un même secteur traités ici chronologiquement.
Le premier évènement a lieu le 02 octobre 1954 à Poncey-sur l'Ignon. A 19h40, une cultivatrice (T6) qui vient de traire les vaches, remarque d'abord dans le ciel "un engin lumineux" "se rapportant à tout ce que l'on voit dans la presse ces jours-ci". Le témoin rapporte qu'elle a vu « comme un rayon de lune » qui "éclairait la cour". Elle pense qu'il s'agit de la Lune mais découvre que celle-ci a une forme bizarre. En fixant son attention, le témoin observe alors un cylindre vertical dont elle estime la hauteur à 1,5m et le diamètre à 80cm. Il est lumineux sur toute sa surface, de couleur orange avec un reflet vert autour et se déplace debout à faible hauteur et plutôt près des bâtiments. Convaincue qu'il ne s'agit pas de la Lune mais d'un "engin" inconnu, elle avertit son mari, son fils et une voisine (T7). Ces derniers ont le temps de voir la lumière venant du Nord disparaître vers le Sud. La voisine (T7) décrit une boule lumineuse comme un ballon de football plus orangée qu'une ampoule électrique et se déplaçant silencieusement.
Une confusion avec la Lune, peut être partiellement cachée par des nuages en mouvement, ne peut pas être exclue en dépit des dénégations du témoin. La Lune se trouve en effet très bas sur l’horizon (6°) au Sud-Ouest (azimut 220°). Dans son témoignage, le témoin T6 ne précise pas exactement son emplacement et la direction d'observation ("dans le ciel"); de plus elle n'indique pas avoir vu à la fois la Lune et "l'engin". Les témoins décrivent un mouvement d’éloignement à faible vitesse « vers le Sud » mais la description de la disparition est trop imprécise. Toutefois, le phénomène présente des similitudes avec d’autres récits deux jours plus tard dans la même commune (voir ci-dessous). Ce premier cas est classé C par manque d'information.
La seconde série d’évènements a lieu le 04 octobre 1954 au Val d'Ignon au lieu-dit 'l'usine d'amiante" à 1km au sud du village de Poncey-sur-l'Ignon (21). Ce lieu-dit est composé d'un groupe de bâtiments dont une partie sert d'habitation à trois familles d'ouvriers. Il est entouré au Nord, à l'Est et à l'Ouest par des prés et au Sud par un étang.
Vers 19h30, alors qu’elle ferme les volets de sa chambre, une jeune femme (T1) voit en direction du Nord, au-dessus d’un prunier situé dans la cour, une lumière assez forte de couleur jaunâtre, en forme de champignon, semble-t-il, ovale à la partie supérieure et ronde à la partie inférieure, se présentant comme un globe transparent éclairé de l’intérieur. Elle estime sa hauteur à une quinzaine de mètres, sa distance à 50 m et compare sa taille à celle d’une cuisinière. Aucun bruit particulier n'est entendu. Elle ne la regarde que quelques instants et ne peut préciser son état de mouvement. Prise de panique, elle prend son enfant et va chercher refuge chez une voisine (T2) qui est seule avec sa fille (T3). Aucun autre témoin n'observera ce phénomène.
Vers 20h30, le gendre (T4) et le fils (T8) de la voisine arrivent et trouvent les trois femmes apeurées. Ensemble ils vont dans le pré contigu à la cour à l'endroit dans la direction d'observation du phénomène par le T1. Ils constatent la présence d’une zone approximativement rectangulaire (1,50 x 0,50-0,70 m) creusée dans le sol (sur 5 cm) avec de la terre brisée aux deux extrémités et les mottes de terre et d’herbe répandues alentour dans un cercle d’environ 4 m de rayon. Les mottes de tailles inégales (en général 30 x 20 cm sauf deux de 60 cm) sont retournées herbe vers le bas. Deux témoins (T2 et T4) rapportent la présence de nombreux vers blancs vivants présents au milieu des traces.
Vers 20h45, le second fils de la voisine (18 ans) (T5), revenant de son travail au village voisin distant de 1,5 km, aperçoit brièvement dans le ciel, un « engin » en forme de cigare sans aile, entièrement lumineux, de couleur « transparente » avec des reflets vert et orange qui traverse le ciel très rapidement en direction Nord-Sud. Apeuré par cette vision, il rentre rapidement chez ses parents. Aucun autre témoin observera ce phénomène.
Les gendarmes sont prévenus le 05 octobre à 19h30 et constatent les traces au sol le soir même. Ils procèdent à l’enquête et constituent le dossier photographique le 06 octobre 1954. Ils examinent la possibilité d’une farce du gendre et du fils de la voisine (d’autant qu’en rentrant le 04 au soir ces derniers avaient l'intention de faire une farce à propos d'une soucoupe volante !) mais, après vérification de leur emploi du temps, les gendarmes rejettent cette hypothèse. D'après le T4 qui habite le quartier aucun bétail n'est en pâture dans le pré et il n'a vu personne rôder dans cet endroit la veille.
Un examen rapide des faits suggère quatre hypothèses pour cette deuxième observation : pour le phénomène lumineux la lune ou un phare de véhicule sur la colline voisine, et pour les traces au sol un fouissement de terre par des sangliers à la recherche de vers ou un canular.
La Lune est effectivement assez basse sur l'horizon (élévation 16°). Toutefois, elle se trouve au Sud (azimut 197°). Or le PV précise que l’observation s’est faite vers le Nord. Une reconstitution précise des lieux fondée sur des photographies (voir carte de reconstitution) confirment qu’il ne s’agit pas là d’une erreur et que la fenêtre d’où le témoin a fait sa brève observation donne bien au Nord. L'hypothèse Lune tombe.
Le phare d'un véhicule sur la route D26 ou dans le virage de la D103 aurait pu être visible depuis l'emplacement du témoin vers le Nord (voir carte IGN 1963 ou l'on constate que le couvert végétal est peu dense). Mais cette hypothèse ne peut être confirmée par méconnaissance du lieu très précis de l'observation et de la direction précise du phénomène. Un enquêteur privé s'est rendu sur les lieux en août 2015 pour tenter de préciser la topographie de l'observation : les lieux ont peu changé mais les habitants de 1954 n'habitent plus sur place ou sont décédés. Le GEIPAN a tenté de joindre par téléphone et courrier une des témoins mais sans succès.
Concernant les traces au sol, l’hypothèse des sangliers ne paraît pas en accord avec les descriptions faites de l’excavation : bords relativement nets, mottes déposées hors de l’excavation et plutôt régulières en taille et en position (retournée), vers blancs non consommés (les sangliers ont pu être dérangés). Les photographies des traces faites par la gendarmerie seront prises deux jours après l'observation. De plus, ces traces ont été piétinées par les témoins. Cette hypothèse reste acceptable mais non confirmée.
L'hypothèse d'un canular monté par d'autres personnes ne peut pas être totalement exclue.
Le phénomène lumineux peut-il être considéré comme la cause de la trace ? Les données disponibles ne fournissent aucune preuve directe d’un lien de cause à effet. On doit se contenter de la corrélation de direction d'observation des deux phénomènes (lumière et traces au sol) et corrélation relative de temps dans un intervalle d’une heure.
Une interrogation du même ordre vaut pour les observations de 19h30 et 20h45 (T5) mais avec une association moins forte : distance de 1-1,5 km environ entre les témoins (le lieu exact de l’observation de 20h45 n’est pas précisé) et séparation d’une 1h environ. La concordance des descriptions (lumière jaunâtre ou orange, impression de transparence) reste limitée.
Il y a également une certaine ressemblance des observations des 02 et 04 octobre : même commune, même heure de la journée, même lumière (« orange avec reflets verts », « reflets verts et oranges »), même taille apparente (« cuisinière », 1,8 x 0,8m, trace 1,50 x 0,60m).
En résumé le cas d'observation du 04 octobre 1954 rapporte trois évènements : deux observations distinctes, courtes, par à chaque fois un seul témoin, d'un phénomène lumineux lointain. Puis, des traces au sol. Ces trois évènements ne sont pas associés forcément entre eux. Pour chacun de ces évènements il existe des hypothèses fragiles qui ne peuvent être confirmées. Globalement la consistance de ce cas est moyenne car elle ne contient pas d'éléments vérifiables. Son étrangeté serait forte si on pouvait corréler de façon certaine les traces au sol et les phénomènes lumineux.
Le GEIPAN classe par conséquent ce cas C par manque d'information : les éléments vérifiables sont trop faibles par rapport à l'étrangeté supposée du cas.
Remarques : il faut savoir que durant l'année 1954 et particulièrement en octobre, la presse nationale et locale a publié un grand nombre d'articles relatant des cas d'observation supposés d'OVNI. Ce phénomène de grande ampleur a marqué la population et suscité de nombreux rapports d'observations de phénomènes qui se sont finalement avérés très banals (étoiles, planètes, avions, bolides…). Dans ce procès-verbal de gendarmerie, les différents témoins font très souvent référence à ce qu'ils ont lu récemment dans la presse notamment pour décrire le phénomène.
Le premier évènement a lieu le 02 octobre 1954 à Poncey-sur l'Ignon. A 19h40, une cultivatrice (T6) qui vient de traire les vaches, remarque d'abord dans le ciel "un engin lumineux" "se rapportant à tout ce que l'on voit dans la presse ces jours-ci". Le témoin rapporte qu'elle a vu « comme un rayon de lune » qui "éclairait la cour". Elle pense qu'il s'agit de la Lune mais découvre que celle-ci a une forme bizarre. En fixant son attention, le témoin observe alors un cylindre vertical dont elle estime la hauteur à 1,5m et le diamètre à 80cm. Il est lumineux sur toute sa surface, de couleur orange avec un reflet vert autour et se déplace debout à faible hauteur et plutôt près des bâtiments. Convaincue qu'il ne s'agit pas de la Lune mais d'un "engin" inconnu, elle avertit son mari, son fils et une voisine (T7). Ces derniers ont le temps de voir la lumière venant du Nord disparaître vers le Sud. La voisine (T7) décrit une boule lumineuse comme un ballon de football plus orangée qu'une ampoule électrique et se déplaçant silencieusement.
Une confusion avec la Lune, peut être partiellement cachée par des nuages en mouvement, ne peut pas être exclue en dépit des dénégations du témoin. La Lune se trouve en effet très bas sur l’horizon (6°) au Sud-Ouest (azimut 220°). Dans son témoignage, le témoin T6 ne précise pas exactement son emplacement et la direction d'observation ("dans le ciel"); de plus elle n'indique pas avoir vu à la fois la Lune et "l'engin". Les témoins décrivent un mouvement d’éloignement à faible vitesse « vers le Sud » mais la description de la disparition est trop imprécise. Toutefois, le phénomène présente des similitudes avec d’autres récits deux jours plus tard dans la même commune (voir ci-dessous). Ce premier cas est classé C par manque d'information.
La seconde série d’évènements a lieu le 04 octobre 1954 au Val d'Ignon au lieu-dit 'l'usine d'amiante" à 1km au sud du village de Poncey-sur-l'Ignon (21). Ce lieu-dit est composé d'un groupe de bâtiments dont une partie sert d'habitation à trois familles d'ouvriers. Il est entouré au Nord, à l'Est et à l'Ouest par des prés et au Sud par un étang.
Vers 19h30, alors qu’elle ferme les volets de sa chambre, une jeune femme (T1) voit en direction du Nord, au-dessus d’un prunier situé dans la cour, une lumière assez forte de couleur jaunâtre, en forme de champignon, semble-t-il, ovale à la partie supérieure et ronde à la partie inférieure, se présentant comme un globe transparent éclairé de l’intérieur. Elle estime sa hauteur à une quinzaine de mètres, sa distance à 50 m et compare sa taille à celle d’une cuisinière. Aucun bruit particulier n'est entendu. Elle ne la regarde que quelques instants et ne peut préciser son état de mouvement. Prise de panique, elle prend son enfant et va chercher refuge chez une voisine (T2) qui est seule avec sa fille (T3). Aucun autre témoin n'observera ce phénomène.
Vers 20h30, le gendre (T4) et le fils (T8) de la voisine arrivent et trouvent les trois femmes apeurées. Ensemble ils vont dans le pré contigu à la cour à l'endroit dans la direction d'observation du phénomène par le T1. Ils constatent la présence d’une zone approximativement rectangulaire (1,50 x 0,50-0,70 m) creusée dans le sol (sur 5 cm) avec de la terre brisée aux deux extrémités et les mottes de terre et d’herbe répandues alentour dans un cercle d’environ 4 m de rayon. Les mottes de tailles inégales (en général 30 x 20 cm sauf deux de 60 cm) sont retournées herbe vers le bas. Deux témoins (T2 et T4) rapportent la présence de nombreux vers blancs vivants présents au milieu des traces.
Vers 20h45, le second fils de la voisine (18 ans) (T5), revenant de son travail au village voisin distant de 1,5 km, aperçoit brièvement dans le ciel, un « engin » en forme de cigare sans aile, entièrement lumineux, de couleur « transparente » avec des reflets vert et orange qui traverse le ciel très rapidement en direction Nord-Sud. Apeuré par cette vision, il rentre rapidement chez ses parents. Aucun autre témoin observera ce phénomène.
Les gendarmes sont prévenus le 05 octobre à 19h30 et constatent les traces au sol le soir même. Ils procèdent à l’enquête et constituent le dossier photographique le 06 octobre 1954. Ils examinent la possibilité d’une farce du gendre et du fils de la voisine (d’autant qu’en rentrant le 04 au soir ces derniers avaient l'intention de faire une farce à propos d'une soucoupe volante !) mais, après vérification de leur emploi du temps, les gendarmes rejettent cette hypothèse. D'après le T4 qui habite le quartier aucun bétail n'est en pâture dans le pré et il n'a vu personne rôder dans cet endroit la veille.
Un examen rapide des faits suggère quatre hypothèses pour cette deuxième observation : pour le phénomène lumineux la lune ou un phare de véhicule sur la colline voisine, et pour les traces au sol un fouissement de terre par des sangliers à la recherche de vers ou un canular.
La Lune est effectivement assez basse sur l'horizon (élévation 16°). Toutefois, elle se trouve au Sud (azimut 197°). Or le PV précise que l’observation s’est faite vers le Nord. Une reconstitution précise des lieux fondée sur des photographies (voir carte de reconstitution) confirment qu’il ne s’agit pas là d’une erreur et que la fenêtre d’où le témoin a fait sa brève observation donne bien au Nord. L'hypothèse Lune tombe.
Le phare d'un véhicule sur la route D26 ou dans le virage de la D103 aurait pu être visible depuis l'emplacement du témoin vers le Nord (voir carte IGN 1963 ou l'on constate que le couvert végétal est peu dense). Mais cette hypothèse ne peut être confirmée par méconnaissance du lieu très précis de l'observation et de la direction précise du phénomène. Un enquêteur privé s'est rendu sur les lieux en août 2015 pour tenter de préciser la topographie de l'observation : les lieux ont peu changé mais les habitants de 1954 n'habitent plus sur place ou sont décédés. Le GEIPAN a tenté de joindre par téléphone et courrier une des témoins mais sans succès.
Concernant les traces au sol, l’hypothèse des sangliers ne paraît pas en accord avec les descriptions faites de l’excavation : bords relativement nets, mottes déposées hors de l’excavation et plutôt régulières en taille et en position (retournée), vers blancs non consommés (les sangliers ont pu être dérangés). Les photographies des traces faites par la gendarmerie seront prises deux jours après l'observation. De plus, ces traces ont été piétinées par les témoins. Cette hypothèse reste acceptable mais non confirmée.
L'hypothèse d'un canular monté par d'autres personnes ne peut pas être totalement exclue.
Le phénomène lumineux peut-il être considéré comme la cause de la trace ? Les données disponibles ne fournissent aucune preuve directe d’un lien de cause à effet. On doit se contenter de la corrélation de direction d'observation des deux phénomènes (lumière et traces au sol) et corrélation relative de temps dans un intervalle d’une heure.
Une interrogation du même ordre vaut pour les observations de 19h30 et 20h45 (T5) mais avec une association moins forte : distance de 1-1,5 km environ entre les témoins (le lieu exact de l’observation de 20h45 n’est pas précisé) et séparation d’une 1h environ. La concordance des descriptions (lumière jaunâtre ou orange, impression de transparence) reste limitée.
Il y a également une certaine ressemblance des observations des 02 et 04 octobre : même commune, même heure de la journée, même lumière (« orange avec reflets verts », « reflets verts et oranges »), même taille apparente (« cuisinière », 1,8 x 0,8m, trace 1,50 x 0,60m).
En résumé le cas d'observation du 04 octobre 1954 rapporte trois évènements : deux observations distinctes, courtes, par à chaque fois un seul témoin, d'un phénomène lumineux lointain. Puis, des traces au sol. Ces trois évènements ne sont pas associés forcément entre eux. Pour chacun de ces évènements il existe des hypothèses fragiles qui ne peuvent être confirmées. Globalement la consistance de ce cas est moyenne car elle ne contient pas d'éléments vérifiables. Son étrangeté serait forte si on pouvait corréler de façon certaine les traces au sol et les phénomènes lumineux.
Le GEIPAN classe par conséquent ce cas C par manque d'information : les éléments vérifiables sont trop faibles par rapport à l'étrangeté supposée du cas.
Remarques : il faut savoir que durant l'année 1954 et particulièrement en octobre, la presse nationale et locale a publié un grand nombre d'articles relatant des cas d'observation supposés d'OVNI. Ce phénomène de grande ampleur a marqué la population et suscité de nombreux rapports d'observations de phénomènes qui se sont finalement avérés très banals (étoiles, planètes, avions, bolides…). Dans ce procès-verbal de gendarmerie, les différents témoins font très souvent référence à ce qu'ils ont lu récemment dans la presse notamment pour décrire le phénomène.