EMBRUN (05) 07.12.2019

Résumé
Bruit sourd entendu et observation du déplacement de boules jaunes cerclées de rouge : bruit d'avions militaires en manœuvres dans le secteur et observation très probable de lanternes célestes.
Description

Le samedi 7 décembre 2019, entre 20h40 et 20h45, le témoin, alors chez lui, est alerté par un bruit sourd ressemblant à celui de plusieurs avions de chasse. En se rendant sur son balcon, orienté vers le centre-ville, il aperçoit brièvement une « boule de feu » avant qu’elle ne disparaisse. Lors de la deuxième intensification du bruit, deux boules supplémentaires apparaissent au même endroit. Ces objets sont décrits comme étant jaunes avec une bordure rouge, sans trace ni traînée.


Initialement, la description du témoin et sa suggestion orientent vers l’hypothèse d’avions militaires. Le Centre National des Opérations Aériennes, contacté, a confirmé la présence de plusieurs avions militaires à proximité du témoin (voir la carte des traces radar CNOA). Deux de ces avions se dirigeaient dans la direction indiquée par le témoin entre 20h40 et 20h42. Cependant, ces avions étaient beaucoup plus éloignés que ce que rapportait le témoin et se déplaçaient vers Embrun, non vers Mont Guillaume, ce qui les rendait invisibles pour le témoin.
L'hypothèse suivante envisagée est celle des lanternes thaïlandaises. Le témoignage concorde en effet avec les caractéristiques habituelles des lanternes : groupes de points lumineux, visibles pendant quelques secondes à quelques minutes, de forme ronde ou légèrement ovale. La description d'une luminosité « très vive et très nette » est également représentative des lanternes, dont les couleurs prédominantes sont l’orange et le rouge, ce qui pourrait correspondre à l’observation de boules jaunes entourées de rouge. De plus, le moment de l'observation (nuit de samedi à dimanche) est propice aux lâchers de lanternes lors de célébrations festives. L'extinction progressive ou rapide des lanternes, due à la consommation du carburant, pourrait expliquer la disparition des objets observés.
Un élément crucial pour identifier les lanternes est le vent. Les lanternes ne sont lancées que par vents faibles (environ 5 km/h) et se déplacent dans la direction du vent.
La direction des objets rapportée par le témoin, « vers Mont Guillaume », correspond à une orientation O-NO.
Les données de quatre stations météo de montagne indiquent une très grande variabilité des vents moyens au sol, avec des vitesses allant de 1,8 à 18 km/h (mesurées uniquement à 20h pour la station d'Embrun) à 1 km, 16 km, et 20 km du lieu d’observation. Les vents moyens au sol varient de 0 à 7 km/h, ce qui est compatible avec des vents faibles. De plus, le témoin mentionne une très courte portion de ciel parcourue par les objets et leur position identique au début et à la fin de l’observation.
Étant donné la faiblesse des vents, la zone montagneuse et urbaine, le sens et la direction du vent peuvent varier considérablement. L'apparente incohérence entre certaines données météo et l’observation pourrait ne pas être significative, et il n’est pas pertinent de se baser uniquement sur la direction du vent et le contexte géographique. Il convient de noter que la courte durée de l’observation ne permet pas au témoin de déterminer avec précision l’orientation exacte des objets.
L’étrangeté perçue par le témoin résulte de la combinaison de deux phénomènes distincts : le bruit d’avions de chasse et les boules lumineuses. L’analyse montre que les bruits correspondent à des avions de chasse en manœuvre dans la région à ce moment-là, tandis que les boules lumineuses sont très probablement des lanternes.


Le GEIPAN classe le cas en A : observation de lanternes célestes.