ROSHEIM (67) 22.12.1998

Résumé
Observation d'une grande forme lumineuse composée de disques blanc et rouge en déplacement dans le ciel nocturne : observation probable de laser.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé ROSHEIM (67) 22.12.1998 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 22 décembre 1998 vers 18h05, un témoin observe dans le ciel une forme de "serpent" lumineux composé de disques rouges et blancs. Cette forme lumineuse se déplace silencieusement "en masse" en formant une boucle dans le ciel. Le témoin l'observe durant une minute environ. Le témoin fait sa déposition le 15 janvier 1999 sur les conseils d'un ami. Aucun autre témoignage n'a été recueilli.
Il est toujours très important de partir de l’interprétation du témoin et de prendre en compte les objections qu’il peut formuler (voir le compte rendu d'enquête).
- il a pensé spontanément à des lumières de projecteur de discothèque et l’objection vient ensuite quand il compare avec des photos représentant ces lumières : « Lorsque j’ai aperçu cette chose au début, j’ai pensé que ça pouvait être une lumière de boîte de nuit. Les jours suivants, j’ai vu des photos représentant des rayons de lumière émis par les discothèques et ce que j’ai vu le soir du 22 décembre 1998 à Rosheim ne correspondait pas du tout à cela. »
- le témoin termine sa déclaration par « C’est la première fois que j’observais ce genre de phénomène. Jamais dans ma vie je n’ai vu ce genre de chose dans le ciel, si ce n’est des « lasers » de boîte de nuit.
L’analyse permet d’établir la bonne probabilité d’une confusion avec des taches d’impact dans le ciel de projecteurs sol de lumières (type lasers de discothèques) :
- au moment de l’observation, le phénomène était nouveau pour le GEIPAN, mais le grand nombre de témoignages expliqués depuis (voir site www.geipan.fr, recherche de cas avec phénomène Laser ou Skyrose ) permet d’affirmer que l’aspect et le mouvement tel que celui décrit par le témoin sont conformes aux taches d’impacts de ces projecteurs de rayons sur les nuages bas.
- les conditions météo sont compatibles de production de taches sur un écran de ciel (nuages) sans visibilité de faisceaux montant. Le témoin signale un ciel étoilé ce qui reste compatible de présence de nuages dans une grande partie de ce ciel.
- les discothèques utilisaient déjà des projecteurs, le motif et le déplacement des taches dans le ciel étaient réalisables par la technologie des projecteurs de l’époque.
- élément clef confortant l'hypothèse, le témoin l'a fait lui-même, et on peut expliquer ce qui lui fait rejeter cette hypothèse (et in fine témoigner) : les premières photos disponibles à l’époque (et internet n’existait pas ou peu) devaient représenter les effets de laser dans le ciel dans la version la plus spectaculaire avec faisceaux montant, alors que les faisceaux montant ne sont pas toujours visibles, et c'était probablement le cas ce soir-là.
Bien que le témoignage soit relativement complet avec une bonne description du PAN et l’existence de relevés d’azimuts, il est ancien (presque 20 ans) et il semble difficile de trouver des éléments permettant de confirmer l’hypothèse aussi longtemps après. Il manque par ailleurs des relevés de taille angulaire apparente du PAN ainsi que des estimations de sa hauteur angulaire sur l’horizon. Une enquête sur place à l’époque aurait permis d’approfondir ces points et faire certaines vérifications relatives à l’existence d’une structure (discothèque, salle des fêtes, parc…) à même d’utiliser des projecteurs dans le cadre d’activités festives la veille de Noël.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en B : observation probable de laser.