Campagne scientifique d’analyse des phénomènes lumineux observés dans la vallée d’Hessdalen en Norvège
Campagne scientifique d’analyse des phénomènes lumineux observés dans la vallée d’Hessdalen en Norvège
Le texte ci-dessous, rédigé par les principaux scientifiques français participant à l’opération scientifique de la vallée d’Hessdalen en Norvège, précise le rôle de cette coopération avec la Norvège et l’Italie, ainsi que celui du GEIPAN.
Campagne scientifique d’analyse des phénomènes lumineux observés dans la vallée d’Hessdalen en Norvège
Rapportés il y a déjà une centaine d’années, des phénomènes lumineux apparaissent de manière épisodique dans la petite vallée d’Hessdalen située à quelque 300 kilomètres au nord d’Oslo. Le plus souvent, ces phénomènes lumineux naissent subitement au dessus des collines, restent immobiles dans l’atmosphère ou se déplacent rapidement, puis disparaissent vers le sol ou l’un des nombreux lacs de la région. Ils se présentent sous forme isolée ou en petit nombre, tandis que la taille peut atteindre la dizaine de mètres. Leur durée d’apparition peut être très brève, de l’ordre de la seconde, ou atteindre quelques dizaines de minutes. Ces phénomènes, plus facilement observés de nuit, étaient d’une cinquantaine par an dans les années 1980. Ces observations ont été l’objet d’innombrables témoignages indépendants.
Ces phénomènes ont suscité l’intérêt de scientifiques de l’université d’Oslo http://www.hessdalen.org/ qui ont alors entrepris des campagnes d’observations, puis une surveillance de la vallée par caméra. Cependant, la dureté du climat hivernal a freiné un fort déploiement de matériels scientifiques sur le terrain et la mise en place d’observations systématiques et exhaustives. L’Institut de Radio Astronomie de Bologne est venu ensuite soutenir ces observations en mettant en place un radar à faible ouverture pointé vers le sud de la vallée.
Malgré une intensification des observations au cours de ces dernières années, il n’a pas été possible de formuler une hypothèse claire sur la genèse de ces phénomènes lumineux, bien que l’on pourrait les assimiler à des boules de plasma donnant lieu ou non à des émissions lumineuses secondaires. La géomorphologie de la vallée ainsi que l’existence de très importants gisements de minerais pourraient aussi contribuer à la formation de ces phénomènes lumineux. Enfin, ces manifestations pourraient aussi apparaître dans des vallées désertes avoisinantes.
Par la récurrence de ces événements, le site d’Hessdalen constitue donc un site de recherche scientifique privilégié pour la compréhension de ces phénomènes lumineux. A la demande de coopération des équipes norvégiennes auprès du GEIPAN (Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés ; www.cnes-geipan.fr/), ce dernier, a promu un élargissement des recherches scientifiques à un consortium mené par la Norvège, l’Italie et la France. Un premier noyau de scientifiques français, venant de plusieurs instituts de recherche, a alors proposé une mission d’évaluation de ces phénomènes lumineux pendant la saison hivernale 2010-2011.
Les objectifs de cette première campagne, menée avec des moyens limités, sont d’identifier de possibles perturbations du champ électromagnétique basse fréquence (inférieur à 40 Hz) associés à ces événements lumineux, de mesurer le spectre du champ électrique dans une bande de fréquences très large (1kHz à 5MHz), d’étudier le bruit sismique, d’enregistrer les traces radar de ces phénomènes avec le radar italien, et de filmer sur déclenchement automatique les phénomènes lumineux grâce au matériel norvégien. Quatre emplacements sont actuellement opérationnels : la station centrale norvégienne appelée ‘Blue box’ où se trouvent les équipements norvégiens et la mesure du champ électrique, la station radar située à 4 kilomètres au sud, et deux stations électromagnétiques localisées dans la vallée et alimentées par batteries et panneaux solaires.
A la suite de cette première campagne, un long processus de traitement de données et d’analyse devra être fait par le consortium scientifique. Les résultats permettront alors de mieux cerner la genèse de ces phénomènes lumineux, et d’envisager des recherches plus détaillées et plus systématiques.
Jacques Zlotnicki et Elisabeth Blanc
Coopération française
Station centrale norvégienne (‘Blue box’).
Localisation des stations de recherches dans la vallée