ANNECY-LE-VIEUX (74) 20.10.2002

Résumé
Observation (œil nu et jumelles) du déplacement silencieux SSO-NNE de 7 à 9objets sombres animés de mouvements (rotatif, éloignement, rapprochement) ainsi que d'un objet identique séparé : observations de ballons ludiques.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé ANNECY-LE-VIEUX (74) 20.10.2002 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 20 octobre 2002 vers 18h40, un couple observe depuis une terrasse les évolutions silencieuses d'un groupe de 7 à 9 très petits objets sombres ou noirs dans le ciel. Ces derniers sont animés de différents mouvements les uns par rapport aux autres. L'observation à l’œil nu puis aux jumelles durent une dizaine de minutes. Le déplacement de l'ensemble se fait en direction du NNE à une vitesse estimée comme étant très faible et à une altitude constante. Un seul témoignage est recueilli. les contrôles aériens du secteur sont contactés mais aucune activité particulière n'a été signalée.
Nous avons exploré deux hypothèses explicatives pour le phénomène observé par les témoins (voir le compte rendu d’enquête).
La première concerne une confusion avec un groupe d’oiseaux noirs, évoluant à haute altitude dans un couloir migratoire.
Bien que la situation géographique et temporelle des témoins, situés dans un couloir migratoire et réalisant leur observation fin octobre, en pleine migration, appuient cette hypothèse, elle reste néanmoins fragile, en particulier pour deux raisons :
- les données connues et calculées altitude des PAN/durée d’observation/vitesse ne collent pas avec les caractéristiques des oiseaux recensés de passage ce jour-là;
- et surtout, la trajectoire s’effectue en sens inverse de celle, classique, de la migration.
La seconde hypothèse, celle d’une confusion avec une grappe de ballons noirs attachés par des ficelles, cadre en revanche très bien avec les données.
Un faible vent de sud-ouest soufflait le jour de l’observation, dans le même sens que le déplacement des PAN, qui s’effectuait très lentement. Les données connues et calculées relatives à cette vitesse de déplacement, à l’altitude et à la durée d’observation cadrent très bien avec l’hypothèse. Ainsi, avec une estimation d’altitude de 500 m, nous avons un déplacement angulaire total d’environ 67°, ce qui est plausible au regard de la configuration géographique des lieux.
Par ailleurs, les mouvements des individus au sein du groupe (rapprochements, éloignements, « rotations »…) s’expliquent par le fait qu’ils sont reliés entre eux, de façon plus ou moins lâche, par des ficelles. Portés par le vent local, ils se déplacent d’un seul tenant, mais restent toutefois soumis à des petites influences locales les faisant se déplacer de façon aléatoire et indépendamment les uns des autres, dans la limite de la portée de la ficelle les reliant.
Cette variante de lâcher de ballon ludique se pratique en effet et produit de tel effets, comme cela est montré sur cette vidéo où les cinq ballons changent sans cesse de position relative, tout en restant confinés dans une zone restreinte, étant tous reliés par des ficelles. Le GEIPAN n’avait pas encore assez d’expérience de ce type de lâcher de ballons lors de l’observation et de la première enquête.
L’observation a lieu un dimanche soir en fin d’après- midi, ce qui est propice à un évènement festif ou récréatif de ce type.
La consistance est médiocre, avec un seul témoignage recueilli, alors que plusieurs témoins étaient présents, et des données, en particulier angulaires, sont manquantes. Aucun enregistrement photo ou vidéo n’a par ailleurs été effectué.
Le GEIPAN classe le cas en «B» : observation probable de ballons ludiques.