SAINT-SYLVAIN-D'ANJOU (49) 24.04.1995

Résumé
Observations d'une masse sombre stationnaire au-dessus d'un champ et de son départ et de sa disparition rapide dans le ciel : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé PELLOUAILLES-LES-VIGNES (49) 24.04.1995 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Ce cas concerne l’observation le 24 avril 1995 vers 21h30 d’un PAN par trois témoins dans un lieu-dit de la commune de SAINT-SYLVAIN-D’ANJOU (49). Les témoins sont à l’extérieur quand ils remarquent dans un champ non cultivé la présence d’un PAN. Ils décrivent une grosse masse de forme ovale, de couleur gris « béton », stationnaire dans un champ entre 10 et 15 mètres de haut. Aucun bruit n’est entendu notamment lorsque le PAN se déplace et disparaît à vitesse très rapide en direction du NE. Un point lumineux rouge est aperçu durant l’observation de courte durée. Les témoins se rendent immédiatement dans le champ sur le lieu présumé de la présence du PAN mais ne constatent rien de particulier. La Gendarmerie contactée procèdera à l’audition des témoins et la presse publiera un article le lendemain de l’observation (article non joint au PV).
L’apparence diffuse du PAN dans une première phase, puis plus nette, compacte et colorée en fin d’observation, ainsi que le comportement constitué d’une phase d’immobilité puis d’une phase de déplacement rapide, accréditent l’hypothèse d’une confusion avec l’impact sur la couche nuageuse basse d’un projecteur mobile de discothèque (voir le compte-rendu d’enquête). Cet impact aurait été observé par les témoins tout d’abord loin de sa source d’origine, puis, le projecteur étant orienté plus verticalement en fin d’observation, plus loin des témoins mais plus près de cette source. Ceci explique, lorsque le tir se rapproche de la verticale, la réduction de taille, la forme moins écrasée, la luminosité plus forte, la couleur plus nette (celle de la source).
Ces projecteurs de type « laser » (aussi appelé communément par l’anglicisme « skytracker ») sont très utilisés à des fins publicitaires, souvent par les discothèques dans les années 80 et 90. Le GEIPAN a enregistré de nombreuses observations issues de méprises causées par ces installations. (voir www.geipan.fr et recherche de cas avec mot clef « laser »). D’ailleurs, dans le procès-verbal, les gendarmes rapportent qu’un article de presse publié le lendemain de l’observation laissant supposer qu’un « essai d’éclairage laser aurait été réalisé par une discothèque à la même heure que l’observation ». Cela n’a pu être confirmé, car l’article de presse n’a pas été fourni par les gendarmes et le propriétaire de la discothèque ne s’est jamais présenté chez les gendarmes, malgré plusieurs convocations.
Les trois témoins ont mentionné un point lumineux rouge, plus petit que la forme principale et accompagnant cette dernière. En 1995, les lasers rouges existaient déjà, quoiqu’avec une puissance, et donc une portée, plus limitées qu’aujourd’hui. Les skytracer de 90 ne sont pas des lasers, mais des projecteurs de lumière classique. La technologie laser permet des faisceaux plus fins et plus lumineux. Cela pourrait expliquer la tache (ponctuelle) d’impact d’un laser essayé ce jour-là et couplé au projeteur classique. Mais rien ne permet d’étayer une telle explication. Il y a là un élément d’étrangeté résiduelle car cela n’a jamais été observé dans les témoignages laser du GEIPAN.
La consistance du cas est médiocre. Il manque des données importantes telles que des relevés d’angles d’azimuts et élévation des PAN, ainsi que de taille angulaire. Les témoins n’ont pas fourni de croquis du PAN, pourtant demandés par les gendarmes lors des auditions, ce qui altère quelque peu l’évaluation de la fiabilité des témoignages.
Une enquête sur place, à l’époque, aurait permis de préciser de nombreux points, outre ceux mentionnés ci-dessus, et éventuellement de conforter ou éliminer l’hypothèse de l’essai en discothèque, si le gérant de la discothèque suspectée d’être à l’origine de la confusion avait pu être auditionné ou visité à l’époque.
Nous disposons d’une hypothèse plausible en raison de l’aspect général et d’une explication potentielle quant à la discothèque d’origine. Néanmoins, le point rouge noté par les témoins constitue un point singulier pour cette hypothèse et confère un certain niveau d’étrangeté résiduel. En regard de cela la consistance est médiocre et trop faible pour valider une hypothèse avec une telle étrangeté résultante, et encore plus faible pour donner un caractère inexpliqué si l’hypothèse ne devait pas être retenue du tout. Il n’est pas possible de conclure.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en C : manque d’information fiable.