LEVERNOIS (21) 22.02.1995

Résumé
Observation par une famille du déplacement d'une lumière blanche vive dans le ciel sur une trajectoire rectiligne : observation probable de la station spatiale Mir.
Description
Dans les publications du GEIPAN, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification. Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé BEAUNE (21) 22.02.1995 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 22 février 1995 après 22h30, trois membres de la même famille (deux adultes et une enfant de 12 ans) sont intrigués par un PAN au-dessus de leur domicile. Les témoins qui regardent à travers une lucarne décrivent un objet comme une étoile, lumineux blanc. Tous les témoignages ne sont pas unanimes sur le déplacement du PAN. L'observation dure deux à trois minutes.
Les témoins ont probablement observé un passage de la station spatiale MIR, visible dans le ciel à la date et à l’heure de l’observation (voir le compte-rendu d'enquête).
Cette conclusion s’appuie sur les points suivants :
- la description par les témoins de la forme, de la couleur et de la taille du PAN, décrit comme une grosse étoile blanche et lumineuse, est tout à fait compatible ;
- la vitesse décrite comme assez lente par T1, correspond bien avec la vitesse apparente de MIR ;
- concernant la direction du déplacement, nous avons pu montrer que la station MIR, présente dans le ciel ce soir-là, se déplaçait bien vers le sud-sud-est. (La mention d’immobilité par T3 pourrait peut-être s’expliquer par la brièveté du début de son observation, mais surtout, il existe une contradiction entre T3 et les gendarmes qui affirment que T3 a bien vu le PAN se déplacer) ;
- la durée d’observation est majoritairement donnée par les témoins comme étant courte, et n’excédant en tous les cas pas trois minutes, ce qui correspond parfaitement avec la durée du passage de la station MIR. (La mention par T2 d’une durée de 15 minutes concerne probablement la phase ultime suivant la disparition du phénomène, le témoin ayant continué à observer peut-être dans l’espoir de revoir le PAN) ;
- la mention par T2 du « repositionnement » un peu plus loin du PAN sans observation de mouvement est tout à fait compatible avec ce qu’il est possible d’observer pour certains satellites, donc la luminosité peut fluctuer de manière importante et rapide, jusqu’à donner l’impression d’une extinction suivi d’un « rallumage » plus loin.
La mention d’immobilité « d’environ 30 secondes » par T2 nécessite quelques suppositions spécifiques pour rester compatible avec l’hypothèse.
- Surestimation de durée ou confusion entre les périodes d’extinction et les périodes d’allumage du PAN ou confusion avec un objet proche semblable (étoile) pendant les durées d’extinction du PAN. La non mention par les autres témoins de cette immobilité par séquences est un élément plaidant pour ce type d’erreur et confusion de T2.
Le caractère limitatif de ces dernières explications affecte la probabilité de l’hypothèse MIR sans pour autant l’invalider compte-tenu de la force des autres points en faveur.
La consistance de ce cas est médiocre :
- en termes d’information, il subsiste de nombreuses données très imprécises voire contradictoires entre les témoignages. Nous pouvons aussi regretter l’absence de relevés angulaires (dimension, hauteur sur l’horizon…) ainsi que d’une chronologie des faits pour chaque témoin qui soit précise et détaillée ;
- les contradictions portent atteinte à la perception de la fiabilité des témoignages, surtout dans un contexte où le premier témoin enfant (T3), sensibilisé à la notion d’ovni (par un cours à l’école le jour même) et recherchant un ovni ce soir-là, a pu induire chez ses parents (T1 et T2) en les alertant un fort climat d’étrangeté pouvant altérer leur sens de l’observation ou leur esprit critique.
Le niveau de consistance reste suffisant pour appuyer l’hypothèse MIR compte-tenu de la bonne probabilité que l’on peut donner à cette dernière. Face à une étrangeté finale plus grande (absence d’hypothèse ou moindre probabilité de l’hypothèse MIR), cette consistance aurait été insuffisante pour conclure et le cas aurait été classé C (inexploitable) et en aucun cas maintenu en D (inexpliqué).
Voir La méthodologie de classification du GEIPAN.
Le cas est classé en « B » : observation probable de la station spatiale MIR.