PLESTIN-LES-GREVES (22) 05.09.1980

Résumé
Observations multiples au-dessus de l'océan de deux boules de forte luminosité et de couleur rouge avec trainée : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé LANNION (22) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 05 septembre 1980 à 22h45 huit témoins sont surpris par un phénomène lumineux au-dessus de l'océan. Sur ces huit témoins, seuls trois ont été auditionnés par la gendarmerie compétente le 08 septembre 1980. Lors des auditions, les témoins (T1 et T2) décrivent deux boules rouges très lumineuses laissant une trainée dans le ciel. Les passagers du véhicule (T1 et T2) ont l'impression que ces boules se rapprochent et les suivent. Pris de peur ils trouvent refuge chez un habitant (T3) de PLESTIN-LES-GREVES (22) qui voit également une boule très lumineuse rouge à la cime des sapins bordant le cimetière. Son observation dure quelques secondes, puis elle fait rentrer tout le monde chez elle pour les rassurer.
L’apparence des PAN telle que décrite par les témoins (forme de boules, couleur rouge, forte luminosité, présence d’une trainée) cadre tout à fait avec l’hypothèse principale de travail, à savoir une confusion avec deux fusées de détresse type « fusées parachute » (voir le compte rendu d’enquête).
L’observation initiale situe les PAN au-dessus de l’océan, dans ou à proximité de la baie de Saint-Michel-des-Grèves, ce qui renforce l’hypothèse, de telles fusées étant lancées depuis l’océan.
Concernant le comportement des PAN par rapport à l’hypothèse, l'illusion de « la boule suiveuse », pour des objets lointains, explique l’impression qu’ont eu les témoins, en déplacement dans leur véhicule, que les PAN les suivaient, s’arrêtaient lorsqu’ils faisaient de même, etc...
L’autre caractéristique de comportement des PAN est le « grossissement » noté par les témoins, interprété comme étant un « rapprochement » de leur véhicule, ce qui n’est pas nécessairement le cas. Cela peut très bien s’expliquer par une augmentation de la luminosité des fusées, une fois la charge éclairante déclenchée, les faisant apparaître artificiellement plus grosses, et donc semblant être plus proches.
Le seul élément d’incohérence qui persiste avec cette hypothèse est celui de la durée. Bien que les témoignages relatifs à la position initiale d’observation à Saint-Efflam puissent être interprétés de deux façons différentes, toutes deux valables, la durée mis par les témoins à parcourir la distance les séparant du point initial d’observation au point final (correspondant à la durée d’observation, soit entre 60 et 90 secondes) est plus importante que la durée de visibilité des fusées parachute de détresse, ne dépassant jamais 45 secondes.
Diverses hypothèses ont été émises pour tenter d’expliquer cette incohérence. L’une d’entre elle a particulièrement retenu notre attention, celle de deux lancers successifs de deux fusées parachute.
La visibilité de ces fusées se faisant une fois l’apogée atteinte, et étant lancées dans la même direction, elles peuvent se trouver visibles, depuis la position des témoins, au même endroit dans le ciel.
Par ailleurs, lors du second lancer, la visibilité étant moins bonne (les fusées étant observées depuis l’arrière du véhicule) et la panique gagnant l’habitacle, les témoins n’ont probablement pas prêté attention à la transition entre les deux lancers, l’affolement général diminuant leurs capacités de discernement.
Malheureusement, nous ne disposons pas de données fiables et précises permettant de consolider l’hypothèse. Les données testimoniales sont en effet imprécises, en particulier en ce qui concerne les durées d’observations des différentes phases. Nous aurions aimé aussi avoir davantage de précisions concernant d’éventuelles interruptions d’observation, par l’un ou l’autre des témoins, tout du long du trajet.
Ces données sont invérifiables plus de 35 ans après les faits.
Bien que les incohérences liées à la durée d’observation puissent être en théorie expliquées, en pratique le manque de données précises empêche une classification en «B», confusion possible avec des fusées de détresse de type « fusées parachute ».
Par conséquent, la classification appropriée pour ce cas est « C », le manque de données ne permettant pas d’établir un avis suffisamment solide.