ONGLES (04) 30.08.1980

Résumé
Observations d'un engin rectangulaire gigantesque survolant et suivant un véhicule : manque d'information.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé SAINT-ETIENNE (04) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 30 août à 13h30 un témoin en tournée est au volant de son véhicule lorsqu'il aperçoit un éclaircissement dans le ciel. Levant les yeux, il voit au-dessus de son véhicule un "gigantesque appareil" de couleur gris-or, mat et de forme rectangulaire. Le témoin décrit la présence sur le côté gauche de deux rangées de points noirs ainsi qu'un triangle jaune et rouge à l'avant. Un autre triangle est décrit sur le côté droit. Le PAN semble suivre la voiture lors des ralentissements ou accélérations et changements de direction. Il a plusieurs fois été perdu de vue par l'automobiliste. Dans la voiture se trouve la fille du témoin âgée de 6 ans : elle donne la même description que son père et sera la dernière à voir le PAN au-dessus du village avant qu'il ne disparaisse soudainement dans le ciel "sans prendre de direction précise".
D’après les éléments disponibles, cette observation est étrange à plus d’un titre (voir le compte-rendu d’enquête) :
La taille angulaire apparemment très importante du PAN, les témoins l’évoquant en ces termes :
- T1 : « gigantesque » ; « immense » ; « il pouvait faire entre ½ et 1 hectare de superficie. Il se trouvait peut-être à 100 ou 150 mètres du sol » ; « l’appareil masquait le ciel » ;
- T2 : « gros appareil », T2 , passager arrière de la voiture, fait aussi un dessin où le PAN au-dessus de la voiture dépasse de part et d’autre du toit de la voiture.
Il est très étonnant, si le PAN était aussi imposant que le décrivait les témoins, qu’aucun autre témoignage n’ait été porté à la connaissance des gendarmes, surtout que l’observation s’est faite de jour, pendant un laps de temps probablement assez long et sur une trajectoire de plusieurs kilomètres.
Avec les éléments disponibles, aucun phénomène connu, de nature météorologique, astronomique ou aéronautique ne permet de rendre compte des caractéristiques du PAN telles que décrites par les témoins.
Dans la méthodologie actuelle du GEIPAN (depuis 2008, voir sur le site La méthodologie de classification au GEIPAN), pour qu’une observation étrange soit retenue comme telle et classée inexpliquée, il faut que la consistance soit importante, c’est à dire qu’il faut disposer d’un haut niveau d’information et de fiabilité.
En terme d’information, il y a lieu de regretter l’absence d’une enquête plus poussée de la part des gendarmes, au-delà de l’interrogation nécessaire et sans succès des habitants du secteur, afin de trouver d’éventuels autres témoins.
Nous aurions ainsi aimé pouvoir disposer des informations suivantes :
• un croquis du PAN effectué de façon indépendante par T1 ;
• des photographies des endroits clés cités par T1, dans le cadre d’une enquête reconstituant la trajectoire du véhicule du témoin ;
• des relevés de dimensions angulaires du PAN et de ses composantes ;
• davantage de précisions sur les disparitions du PAN : à quel instant précis, de quelle manière (extinction progressive, soudaine… départ rapide, etc…) ;
• mêmes remarques sur les réapparitions du PAN : les témoins ont-ils réellement observé une réapparition (de quelle manière ?) ou ont-ils porté leur regard sur le PAN, qui était déjà présent ?
• concernant le PAN lui-même : était-il visible sur le fond de ciel bleu ? Sur fond nuageux ? Dans l’affirmative, a-t-il été, à un moment ou à un autre, marqué partiellement ou totalement par des nuages ? L’ensemble du PAN paraissait-il aux témoins « solide », ou possédait-il des parties moins perceptibles, plus floues, difficiles à distinguer ?
• à un moment de son récit, T1 affirme que le PAN était visible « au-dessus du bois de Villermé » (situé sur la droite de la route empruntée par les témoins). Il n’était donc à cet instant plus au-dessus du véhicule. Il en est de même pour T2 qui aperçoit brièvement le PAN « au-dessus du village » au moment où, une fois arrivés à domicile, T1 rentre le véhicule au garage. Il aurait été intéressant d’avoir davantage de précisions sur l’aspect du PAN, sa hauteur sur l’horizon, ses dimensions angulaires, etc… à ces moments précis de l’observation.
En terme de fiabilité, le témoignage d’un enfant de 6 ans, sans apport déterminant d’informations par rapport à celui du papa, ne donne pas non plus un surcroît déterminant de fiabilité au témoignage de son papa, surtout quand on ne connaît pas les conditions de l’audition de l’enfant (présence ou nom du papa).
Au total, la consistance est insuffisante (surtout en terme d’information) pour donner à cette observation a priori étrange un caractère inexpliqué.
En conséquence le GEIPAN classe le cas en C : manque d’information fiable.