PORT-LA-NOUVELLE (11) 16.08.2019

Résumé
Observations successives de flashs à proximité de Jupiter : méprise avec un débris l’étage de fusée Resurs 1-3 rocket.
Description
Le 16 août 2019 au soir, un habitant de PORT-LA-NOUVELLE (11) décide d'observer avec ses jumelles la Lune qui vient de se lever. Il observe également Jupiter, quand il aperçoit un "flash » juste au-dessus de la planète, puis une ou deux secondes après le même flash se reproduit au même endroit, et 4 ou 5 secondes plus tard un troisième flash légèrement plus haut que les deux premiers se produit. Le témoin continue de scruter le ciel, mais ne voit plus rien. Un seul témoignage sera recueilli.
Une hypothèse privilégiée (voir le compte rendu d'enquête) : une méprise astronautique.
Les flashs brefs et puissants, avec un rythme irrégulier, sont caractéristiques de ce type de méprise, impliquant un satellite hors d’usage ou un étage de fusée abandonné sur orbite en rotation rapide.
L’observation ne peut en tout cas pas s’expliquer par une méprise avec un avion : d’une part, aucun avion n’avait une trajectoire correspondant à celle du PAN, et d’autre part le témoin aurait très vraisemblablement observé d’autres flashs. De plus, dans la mesure où il observait le PAN aux jumelles, il aurait dû voir des feux de position vert et rouge.
Une méprise avec un objet satellitaire en rotation rapide pour ce cas implique que l’objet à l’origine de la méprise soit passé très près de la planète Jupiter entre 22h38 et 22h40 (horaire indiqué dans le premier courrier du témoin), sur une trajectoire orientée du Sud vers le Nord.
Une reconstitution sur Calsky montre que deux objets peuvent correspondre à cette description : Resurs 1-3 rocket et NOAA 18 (voir Figure 9 sur compte rendu enquête).
- Resurs 1-3 rocket est un étage de fusée russe Zenit-2 lancé en 1994. Il est à noter que cet objet est passé directement devant Jupiter à 22h44m35s.
- NOAA 18 est un satellite météorologique américain lancé en 2005. Il est passé à quelques degrés seulement de Jupiter à 22h43.
Bien que les satellites NOAA soient des satellites connus pour présenter des flashs puissants et irréguliers une fois désactivés, une méprise avec NOAA 18 ne peut expliquer l’observation, puisque ce satellite était encore actif au moment de l’observation d'après le site OSCAR.
Le seul objet pouvant expliquer l’observation est donc Resurs 1-3 rocket, dont le déplacement apparent était lent (0,46°/s), ce qui est cohérent avec la proximité des flashs entre eux (Figure 10). Il est à noter que Resurs 1-3 rocket est un objet de forme cylindrique, mesurant 10,4 m de long pour 3,9 m de diamètre. Cette forte disproportion peut expliquer les fortes variations de luminosité de l’objet (flashs) s’il est en rotation rapide.
Bien qu’il n’y ait qu’un seul témoin pour cette observation et que le PAN n’ait pas été filmé ou photographié, le témoignage présente une bonne consistance dans la mesure où il est assez précis. Les éléments fournis par le témoin (description, luminosité, direction) permettent de confirmer que la planète brillante qui lui sert de repère est bien Jupiter. Sans être précis, l’horaire indiqué par le témoin dans son premier courrier s’avère parfaitement cohérent, notamment par rapport à la position de la Lune dans le ciel et par rapport aux repères terrestres.
Seule la hauteur angulaire de Jupiter, et donc du PAN, s’avère surestimée, sans que cela prête à conséquence pour le cas. La surestimation des hauteurs angulaires est très récurrente dans les témoignages de PAN.
D’étrangeté assez faible et de bonne consistance (témoin unique, mais témoignage assez précis), ce cas s’avère être une méprise astronautique. La description fournie par le témoin évoque fortement un satellite en rotation rapide (satellite hors service ou étage de fusée). Une reconstitution des passages satellitaires montre qu’un seul objet peut correspondre à la trajectoire décrite par le témoin (trajectoire du Sud vers le Nord, passage près de Jupiter), à savoir l’étage de fusée Resurs 1-3 rocket, mis en orbite en 1994. Le déplacement apparent lent de cet objet permet d’expliquer pourquoi les 3 flashs ont eu lieu dans la même zone du ciel.
Le cas est classé A, méprise avec un débris l’étage de fusée Resurs 1-3 rocket.