LIMONEST (69) 08.12.2018

Résumé
Observation de deux phénomènes lumineux dans le ciel : manque d'information.
Description
Le 08 décembre 2018 à 17h13, un témoin sur un parking prend deux photographies de points lumineux dans le ciel couvert. Il quitte le lieu d'observation. Aucun autre témoignage n'est recueilli.
Ce cas est illustratif de l'attitude désinvolte de certains témoins (heureusement très minoritaires) peu scrupuleux de l'usage des ressources du GEIPAN. Ils nous sollicitent uniquement pour satisfaire leur curiosité et non pour faire face à une réelle situation d'étrangeté perçue. Ils font des relances et quelques fois des commentaires acerbes sur le manquement du GEIPAN à sa mission, quand bien même leur témoignage manquerait d'information si ce n'est de sincérité.
Ici le témoin nous écrit :
"J'ai sorti mon smartphone et pris 2 photos à 9 secondes d'intervalle puis je suis rentré dans la voiture et nous sommes partis, je n'ai pas vérifié si les lumières étaient toujours là. J'ai décidé de prendre ces photos par réflexe comme je le fais lorsque j'aperçois quelque chose dans le ciel qui me semble pas familier pour ensuite les visionner sur PC".
Lors de la relance, il souhaite nous mettre devant nos responsabilités avec le message suivant :
'"après 5 mois avez pu avancer sur l'enquête, la base aérienne 942 Lyon Mont-Verdun semble avoir été survolée par ces PAN si l'on en croit leurs trajectoires nord/sud, les militaires ont-ils détecté quelque chose compte tenu de l'importance de cette base que vous n'êtes pas sans le savoir ".
Qu'en est-il de cette étrangeté ?
- le témoin prend des photos en s'en va sans regarder. Si c'était vraiment étrange, il aurait pris la peine de suivre l'évolution "du PAN" sans que cela ne le retarde beaucoup car sur 10 secondes (d'une photo à l'autre) la configuration a déjà beaucoup évolué ;
- le témoin nous certifie par écrit avoir vu les deux PAN de ses propres yeux alors que l'on peut mettre en évidence que l'un des PAN bien noté par le témoin (il nous dit "puis une autre lumière moins brillante au-dessus du 4e lampadaire") n'a pas pu être vu des ses yeux car il s'agit d'un reflet créé par l'objectif de son smartphone (Voir en effet l'analyse de la photo en document joint). Par contre, l'autre PAN plus lumineux n'est a priori pas un reflet ;
- le témoin est incohérent ou imprécis sur la durée d'observation. Il indique une durée de 1 minute, mais sa description se limite à ce qui est vu sur la photo 1 alors que la photo 2, prise 9 secondes plus tard, montre un aspect bien différent (pas possible de noter des points faiblement lumineux plus notables que d'autres qui parsèment la photo sauf à considérer qu'ils peuvent être les prolongements de ceux de la photo 1). Soit le témoin n'a vu et photographié qu'un phénomène fugitif et se trompe sur la durée, soit il oublie de mentionner ce qui se passe durant la minute qui précède la photo ;
- l'autre PAN indiqué sur la photo 1 n'est pas un reflet. La lumière serait donc bien réelle et à faible durée au moins après la prise de vue. Compte tenu du peu d'information disponible, cette lumière peut être compatible de phares d'un aéronef à basse altitude. Il suffit que ce dernier change un peu de cap pour que le phare perde rapidement en luminosité. En l'absence d'élément descriptif d'évolution de trajectoire et de durée, il nous est impossible d'explorer cette hypothèse qui ne peut être ni confirmée ni infirmée. Le fait que l'on ne trouve pas d'élément dans ce sens sur les sites commerciaux de suivi de trafic (ex: Flight Radar) n'est pas un obstacle car ces sites ne prétendent pas suivre tous les aéronefs, en particulier ceux privés, de la sécurité ou de la défense. Considérant le manque de consistance de ce témoignage, comme le réel besoin du témoin, le GEIPAN n'a pas pris la peine d'actionner les ressources du CNOA (Défense Nationale) pour établir un relevé de trafic. Et lorsque, 5 mois plus tard devant les relances du témoin, le GEIPAN a décidé de porter à l'attention du public ce type de sollicitation des ressources du GEIPAN, il était trop tard coté CNOA pour restituer le trafic.
Cette observation est peu étrange :
- d'une part parce qu'elle n'est pas étrange pour le témoin qui n'aurait pas témoigné s'il n'avait pas l'habitude de photographier des points lumineux et voir ensuite s'ils sont étranges ou non ;
- et parce que nous disposons d'au moins une explication compatible.
Cette observation est peu étrange et encore moins consistante. Elle manque d'information (elle se limite à ce qui est vu en figé sur une photo) et plus encore de fiabilité de la part du témoin (qui déclare voir de ses yeux des phénomènes internes à l'appareil photo et qui est incohérent sur la durée et l'évolution de l'observation).
En conséquence, le GEIPAN classe le cas en C : manque d'information fiable. (Ce n'est pas un canular car le témoin a bien vu une lumière dans le ciel avant de prendre la photo).